Taiki Ken
Taiki Ken (de son nom originel Tai Ki Shi Sei
Kempo) siginifie "Boxe de la grande énergie".
Cet Art martial nous vient de Maître Kenichi Sawai, décédé
en 1988. Il est issu du Hsing-i-ch'üan qui lui même fut élaboré au fil des siècles à partir des Arts Martiaux chinois anciens connus sous le nom japonais de
Kempo ou sous l'appellation chinoise de Ch'üan Fa.
Le principe de base du Taiki Ken est de rendre
l'attaque et la défense simultanées dans une seule et même technique en
utilisant la biomécanique du cercle pour optimiser timing, puissance et
efficacité. On conçoit d'emblée que cette recherche d'efficacité ne pouvait qu'attirer
l'intérêt de Maître Oyama qui travailla longtemps avec Kenichi Sawai avant d'intégrer petit à petit certaines techniques, certains principes du Taiki Ken dans le Kyokushinkai. C'est le cas notamment des techniques spécifiques circulaires telles que Shuto
Mawashi Uke ou Mae Mawashi Uke.
De grands Maîtres comme Royama Shihan , de grands champions comme Hajime Kazumi pratiquent assidûment le Taiki Ken dans leur recherche permanente de "l'ultime vérité". En Europe, le personnage le plus
marquant du Taiki Ken de cette deuxième moitié du siècle fut sans conteste Maître Jan Kallenbach
(décédé en 2021) qui après avoir brillé dans le monde du Kyokushinkai, étudia le Taiki Ken durant de nombreuses années sous la tutelle directe de Maître Sawai.
Maître Sawai et son élève Jan Kallenbach
Plus récemment, c'est le français Alain
Stoll qui fit la démarche de passer de nombreuses années au Japon pour
apprendre cet Art sous la direction de Michio Shimada Sensei, l'un des
successeurs de Maître Sawai. En 2019, Il a reçu un Menkyo de Kyoshi (Nana-Dan)
des mains même d'Iwama Norimasa Sensei. Il est un des rares qui a eu la
volonté de faire connaître et de développer le Taiki Ken. Gravement
touché dans un accident de la route, il a confié par la suite la
direction technique du "Taiki Ken France" à Benoit Naous Renshi (Go-Dan).
En France, c'est le plénipotentiaire Maurice Portiche qui fut le pionnier de cet Art,
créant une première section Taiki Ken en 1971. Il a notamment fait venir à Paris Maître Kallenbach et
Maître Sato (directeur technique mondial après la mort de Maître Sawai) pour des stages. C'est lui aussi qui initia Jacques Legrée au Taikiken et le présenta à Jan Kallenbach en 1975. Il est actuellement enseignant officiel "Gomoku Roku", et eut de nombreux élèves qui pour certains enseignent à leur tour dans leur dojo le Taiki Ken comme partie intégrante du Kyokushin.
Une part très importante de la pratique du Taiki Ken est le travail de fond qui permet une recherche énergétique permanente du "Ki". Travail rébarbatif pour les profanes, mais indispensable pour acquérir cette puissance
explosive nécessaire à l'instant "T". Travail du Ritsu Zen (position de l'arbre debout), travail du Hai (ramper en marchant),
de Yuri (Osciller) ou de Neri (Pétrir) sont indissociables de la progression du pratiquant.
Pour la pratique et l'acquisition
progressive de ces notions dans une idée d'application en combat réel,
des exercices comme Tuishu (mains collantes) ou Tanshu (shadow training)
sont essentielles avant d'aborder le Kumite qui en Taiki ken ne comporte
aucune règle ni restrictions et se déroule à frappes réelles sans
protections.
Maître Kenichi Sawai
Art martial très libre, le Taiki Ken ne comporte pas de Kata, pas plus qu'il n'y a de techniques codifiées dans le sens propre du terme. Tout au plus travaille-t-on des principes d'absorption ou de renvoi de l'énergie
:
- Ritsu Zen (méditation de
l'arbre debout).
- Hanzen (demi posture), la
base de la posture de combat
- Yuri (osciller)
- Hakkei (jaillissement de la
force)
- Hai (ramper en marchant)
- Neri (pétrir)
- Mukae Te (la main qui
rencontre)
- Harai te (la main qui
balaye)
- Sashi Te (la main qui
s'insère)
- Soe Te (la main qui
protège)
- Daken (technique de frappe :
Keri Waza et Tsuki Waza)
- Tuishu (poussée de mains avec
un partenaire)
- Tanshu (shadow training)
- Jissen Kumite (combat à
frappes réelles sans règles ni protection)
Maître Sawai nous a quitté il y a déjà quelques années. Né en 1903, il a commencé très tôt l'apprentissage des Arts Martiaux. A 22 ans, il était déjà 5e dan de Judo, 4e Dan de kendo, et 4e Dan de Iaido. C'est en 1931,
lors d'un voyage d'affaire en Chine qu'il découvre le Ch'üan fa de Maître Wang Hsiang ch'i.
Maître Sawai fut durant la seconde guerre mondiale le premier "non chinois" à étudier les Arts Martiaux chinois anciens avec le Maître Wang Hsiang Chi, qui lui accorda la permission par la suite de fonder sa propre école
en 1947.
Le Taiki Ken était né ! |